Parc Naturel Régional de la Montagne de Reims

L’action pilotée par Léa Joly permet d’étudier le comportement des forêts lorsqu’elles sont en gestion naturelle. Il s’agit d’augmenter les superficies non-exploitées par l’homme et d’évaluer le développement de la biodiversité ainsi que le bénéfice retiré face au changement climatique.

– On le dit d’entrée, d’autres parcs sont associés au projet que vous allez nous présenter, le Parc naturel régional des Vosges du nord, le Parc naturel régional de la forêt d’Orient et le Parc national des forêts. Mais c’est ici, à une quinzaine de minutes de Reims, au Parc naturel régional de la montagne de Reims, donc, qu’une action pilote spécifique aux milieux forestiers est menée en trois volets.

– Oui un des enjeux de la région c’est l’adaptation des forêts face au changement climatique. Il faut savoir que la région Grand Est a une forte responsabilité dans les milieux forestiers qui représentent plus d’un tiers du territoire régional et aujourd’hui nous avons des essences majoritaires comme le hêtre ou le chêne pédonculé, qui sont vulnérables face au changement climatique. Et donc nous allons chercher avec l’ensemble des acteurs forestiers, privés et publics, l’ensemble des chercheurs également, à mettre en place de nouvelles pratiques de gestion plus résilientes, plus douce, pour adapter la forêt face aux changements à venir.

– Et sur ce projet il va y avoir un suivi tout au long des dix années à venir pour voir l’évolution ?

– Exactement chaque expérimentation qui sera menée localement fera l’objet de suivi bien particulier avec les universitaires et les chercheurs, car il est important dans un contexte de changement climatique de tester de nouvelles choses mais il faut aussi savoir prendre son temps et bien réfléchir, et avoir un suivi précis sur quel sera les impacts de nos interventions. Est-ce qu’elles seront bénéfiques ? Nous ferons tout bien sûr pour qu’elles le soient, et mesurer justement les bienfaits sur la biodiversité, sur la préservation des sols forestiers et la bonne santé des forêts de manière générale.

– Léa Joly en tant que chargée de mission LIFE Biodiv’Est, plus particulièrement auprès des forêts au Parc naturel régional de la montagne de Reims, autre volet avec vous que l’on peut évoquer c’est la création de 20 hectares d’îlots de sénescence, de quoi s’agit t’il exactement ?

– Les îlots de sénescence sont des zones de forêt où nous décidons volontairement l’exploitation forestière pendant plusieurs décennies, soixante-dix ans ou au-delà. C’est les scientifiques qui reconnaissent l’importance aujourd’hui de préserver des secteurs de forêt, où on va arrêter d’intervenir pour laisser évoluer naturellement les milieux. Il faut savoir que l’on a une grande majorité des espèces forestières qui dépendent de vieux bois, de gros bois, de bois mort. Et donc c’est important de conserver ces zones laissées en libre évolution.

– Lorsque l’on n’est pas professionnel du métier, on peut avoir l’impression d’être un petit peu finalement déconnecté, si j’ose dire, de tout ce qu’il se passe concrètement sur le terrain, et pour ça vous aller organiser notamment de nombreux événements à destination du grand public pour qu’il puisse se rendre compte des bienfaits et des actions qui sont concrètes et qui sont menées sur le territoire.

– Oui, chaque année nous allons mettre en place des événements grand public où toute personne intéressée aux forêts et au changement climatique sont les bienvenues. Nous ferons également appel à des intervenants à la fois naturalistes, sociologues, gestionnaires forestiers, pour expliquer plus en détail et avoir des regards croisés sur les forêts et la biodiversité, dans un contexte de changement climatique.

 

– A noter que cette émission était une production des radios associatives du Grand Est soutenue par la région Grand Est