Charlotte Le Bon - Falcon Lake

Après un court-métrage remarqué, déjà présenté à Cannes, « Jutith Hotel« , qui invitait l’étrangeté et l’onirisme, Charlotte Le Bon est cette fois sélectionnée à la Quinzaine des Réalisateurs pour son premier long. Le film s’ouvre sur le lac qui donne son nom au titre, la réalisatrice ayant choisi de transposer l’histoire du roman graphique « Une Soeur » de Bastien Vivès, qu’elle adapte ici, au Canada. La caméra va alors suivre Bastien, un adolescent de 13 ans invité à passer l’été chez des amis de ses parents, où il va rencontrer Hélène, jeune fille de 16 ans.
De cet été, récit d’un éveil sexuel, la néo-cinéaste en tire un teen movie vibrant, reléguant les adultes à un vulgaire second plan. Car dans la tête de Bastien, il n’y a que sa nouvelle dulcinée qui existe, et sa bande de potes au sein de laquelle les autres garçons provoquent sa méfiance (il le sait, il aura de la concurrence). Touchant et onirique, « Falcon Lake » capture avant tout l’appréhension de deux êtres, les premiers gestes hésitants, la découverte des sentiments malgré une différence d’âge. Là où le sujet aurait pu basculer dans l’impudeur voire le putassier, cette chronique sensible réussit au contraire à émouvoir sans artifices, rajoutant une légère couche fantastique à l’atmosphère.

Entretien de Jenny Ulrich avec Charlotte Le Bon, lors de son passage à Strasbourg pour son premier long métrage Falcon Lake

Diffusion dimanche 11 décembre à 13h