Trois bonnes raisons d'écouter du rap québécois

8 avril 2020

Montréal, ce n’est pas seulement une histoire de poutines et de sirop d’érable. Du côté du rap canadien anglophone, ils n’ont rien à envier aux MCs américains depuis que la super star Drake s’est imposée comme l’un des plus gros vendeurs mondiaux. Depuis plusieurs années, le Hip-Hop francophone made in Québec s’exporte de mieux en mieux et influence notre bon vieux rap français. On devrait d’ailleurs plutôt parler de rap francophone vu toutes les influences extérieures à la France qui inspirent notre mouvement. Pour vous faire découvrir un peu ce qui se fait rapologiquement parlant chez nos cousins du Québec, on a choisi 3 artistes qui représentent bien ce qui se fait en ce moment.

Loud, le numero 10

Il est probablement le rappeur québécois le plus populaire en dehors de son pays. Loud est un rappeur de 32 ans qui a déjà 3 projets au compteur. Son premier EP, intitulé « New Phone » sorti en 2016 était porté par l’excellent single « 56K » (le clip cumule 4 millions de vues sur Youtube) qui marqua le début de son succès.

Il revient rapidement à l’attaque avec cette fois un album, « Une année record ». 10 titres pour transformer l’essai et confirmer qu’il est bien le fer de lance de l’industrie canadienne.

On aime l’image d’ex-rockeur que cultive Loud avec sa coupe de Hells Angels et sa voix grave. Musicalement, le MC montréalais développe un univers sombre avec beaucoup d’introspection et une touche d’humour. Depuis 2019 et le succès de son projet « Tout ça pour ça » c’est officiel, Loud est le rappeur québécois le plus en vue dans l’hexagone. Récemment il a posé avec son compatriote Souldia sur le tire rêve de jeunesse : « On rêve de tuer le rap français depuis la Saga ! »

Muzion, les anciens !

Mais l’industrie québécoise n’a pas attendu la nouvelle génération pour exister. Déjà dans les années 1990, des rappeurs québécois émergeaient et donnaient ses premières lettres de noblesse au Hip-Hop québecois. C’est par exemple le cas du groupe Muzion, composé de 3 MC, 2 hommes et une femme, tous issus de l’immigration haïtienne. On retrouve Dramatik ainsi qu’Impress et J.Kyll (qui sont frère et soeur !) Ils représentent cette première génération de MC québécois, ceux qui ont posé les bases de l’industrie. À la fin des années 1990, ils ont sorti « La Vi Ti Neg » et « Rien à perdre », 2 morceaux considérés aujourd’hui comme des classiques.

FouKi, le rookie à suivre de près !

Drôle, énergique et plein de couleurs, le rap de FouKI a tout pour plaire. Il s’est révélé au grand public avec son titre « Gayé », une ode à la fumette et à la Dolce Vita.

Son rap est marqué par un style plutôt joyeux et entrainant, des refrains simples qui restent en tête et des lyrics amusants. En 2019, il a sorti son projet « Zayzay », un 18 titres sur lequel il s’essaye à tous les styles actuels de rap. Sur le disque on retrouve notamment une connexion improbable avec Lord Esperenza et Isha sur le titre « Faut c’qui faut » le rap français à son meilleur : « c’est du rap québécois pas canadien ! »